THE WALL
discontinued
Au fond du studio, il y avait un mur un peu magique. Un mur qui apprivoisait la lumière. De là était né un projet : réaliser une série d’images, de portraits « au mur ». Et voir ce qui se produit. A travers ce dispositif nu, comme ça, au pied du mur, l'idée était de porter notre attention sur ces forces invisibles qui sont toujours un peu à l’œuvre dans la production des images : comment soudain quelque chose survient, se manifeste, les temps de suspension, ces choses qui s'arrangent d'elles-mêmes.
On proposait à celles et ceux que le mur appelle, de venir le rencontrer. Et puis s’y faire photographier. Là simplement. On ? Nous étions deux. Claire et moi. Claire est photographe et vidéaste. Parfois, l’un pourrait filmer, enregistrer ou photographier la prise de vue de l’autre.
C’était un point de départ. A partir de là, le territoire n’était pas cartographié. On laisserait la chimie opérer et les réactions nous étonner.
Cette proposition avait été formulée comme on accroche un message à un ballon.
S s’en est saisi. Elle a dû insister pour venir et se prêter au jeu. Le lendemain elle y a invité N. C’est étrange. Cela s’est passé un peu comme des gens qui viennent faire des photos d’identité. Et cela a effectivement produit de ces images dans lesquelles on n’aime pas se reconnaître. Pas tout à fait.
Puis l’hiver est venu et nous avons déménagé. Le mur, lui, est resté. Ce sont désormais des gens de cinéma qui occupent l’endroit.
J’aurais pu décider de supprimer la page. Mais j’aime bien l’idée de la garder en ligne. Créant ainsi l’espace d’un projet désaffecté, une bulle où se retrouver et songer aux images d’un projet suspendu.
Laisser le temps à une brèche de se former.