A propos

MiseS en ligne

La ligne ? Elle permet de joindre un ensemble de points. Des individus qui communiquent entre eux.  Ou des images qui se donnent à voir en séries. Une ligne, c’est aussi ce qui délimite, ce qui dessine le contour d’une forme et la révèle.

Tout à l’opposé, ces images mises en ligne, sont nées d’une démarche hors ligne.  Hors réseau d’exposition et donc de communication.  Et hors série.  Pas de fil conducteur défini a priori.

Cette mise en ligne est donc bien davantage qu’un simple affichage sur l’internet.  C’est à la fois une remise en jeu des images et un dispositif de travail.

Remettre les images en jeu

L’image hors ligne est une image libre.  Libre d’intention a priori. Libre du regard des autres. Elle existe uniquement dans le cadre de l’intime. Image non exposée, elle est une image potentielle, comme on dirait une cellule souche. La mise en ligne la programme, la spécifie, lui assigne une fonction et la met en jeu.  Dimensionnée, retouchée pour le web, éventuellement masquée pour des raisons de droit à l’image, inscrite dans le fil d’une rubrique, l’image en ligne est une image fille. Diffusée, elle peut, à son tour, faire l’objet de sa propre liberté - trouver l’intimité d’un nouveau regard… ou bien rester dans l’anonymat que procurent les milliards d’images en ligne.

Dispositifs de travail

Ce qui m’intéresse dans la mise en ligne ce n’est donc pas la mise en vitrine d’un travail photographique.  Dans la mesure où j’aime l’image libre et vivante, ce qui m’intéresse, c’est comment la mise en ligne peut poursuivre et renouveler ce travail. Comment à travers la mise en ligne, ma relation aux images peut continuer de produire quelque chose.

Le premier dispositif qui s’est imposé à moi est celui du journal.  Sa ligne propre, la Time-Line, le fil d’actualité, est sans doute celle qui correspond le plus à l’esprit de la prise de vue. Le statut d’événement singulier de chaque image est préservé.  Elle continue d’exister pour elle-même, en dehors de toute idée de série a priori.  Prenant pour objet des images produites il y a 2 minutes, il y a 2 ans, ou 20 ans, ce journal prend pour actualité celle du regard. Le mien, le jour où je « poste » l’image. Le mien, demain, si je reviens sur l’image mise en ligne. Celui des autres, un jour, peut-être.  Avec, chaque fois, la possibilité que naisse une nouvelle image. Ou pas.

Le deuxième dispositif, Territoires, réunit des images prises dans un même espace, souvent au fil de plusieurs années, mais toujours sans dessin préalable. A l’instar de ce jeu qui consiste à joindre les points pour révéler un dessin, le dispositif propose au regard de dessiner ses propres lignes pour voir si des formes apparaissent.  Mon regard, autant que celui des autres.

 

A suivre…

 

Contact : Jacques Sebag